La Russie et l’Ukraine ont échangé 307 de leurs prisonniers le 24 mai, dans le cadre d’un échange plus vaste de plusieurs jours.
L’échange de prisonniers de samedi a eu lieu au lendemain de la libération de 390 prisonniers de guerre par les deux pays. Lors d’une réunion en face à face en Turquie la semaine dernière, les représentants des deux pays belligérants sont parvenus à un accord prévoyant que chaque camp libère 1000 prisonniers capturés en plus de trois ans de combats.
« Aujourd’hui est le deuxième jour de l’échange 1000 contre 1000 que nous avons réussi à négocier en Turquie. En deux jours, 697 personnes ont été ramenées chez elles. Nous nous attendons à ce que le processus se poursuive demain », a écrit le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans un message publié sur la plateforme de médias sociaux X, accompagné de photos de certains des soldats ukrainiens rapatriés.
Dans un communiqué de presse distinct, le ministère russe de la Défense a annoncé que les soldats russes libérés avaient été transférés de la prison ukrainienne au Belarus pour une première évaluation médicale et psychologique, avant de retourner dans leur pays d’origine pour y être soignés et réadaptés.
« L’échange à grande échelle initié par la partie russe se poursuivra », a ajouté le ministère russe de la Défense.
Cet échange de plusieurs jours est le plus important échange de prisonniers depuis le début de la guerre en février 2022, et le résultat de la première série de pourparlers directs entre les représentants ukrainiens et russes depuis mars 2022.
L’échange de prisonniers est un signe de progrès dans ce qui a été jusqu’ici un effort laborieux pour parvenir à un cessez-le-feu durable et à une résolution pacifique de la guerre.
À la suite des pourparlers entre la Russie et l’Ukraine en Turquie, les deux parties ont convenu de préparer des propositions relatives au déroulement d’un cessez-le-feu.
Le 23 mai, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a annoncé que Moscou complèterait l’échange de prisonniers avant de présenter ses idées pour un cessez-le-feu.
« Dès que l’échange de prisonniers de guerre sera terminé, nous serons prêts à remettre à la partie ukrainienne un document provisoire que la partie russe est en train de finaliser », a déclaré M. Lavrov, selon l’agence de presse étatique russe TASS.
Les deux parties ont exprimé leur intérêt pour certains accords de cessez-le-feu, mais elles ne sont pas sur la même longueur d’onde quant au moment où elles devraient suspendre les combats et quant à la durée de cette pause.
Avant les pourparlers russo-ukrainiens de la semaine dernière à Istanbul, le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, a déclaré qu’il n’y aurait pas de percée dans un cessez-le-feu à moins que le président russe Vladimir Poutine et le président Donald Trump n’interagissent directement.
M. Trump s’est entretenu par téléphone avec M. Poutine puis avec M. Zelensky le 19 mai. À la suite de cet appel, M. Trump a annoncé que les deux parties avaient convenu de reprendre immédiatement les négociations de cessez-le-feu.
Avant l’échange de prisonniers de samedi, les autorités ukrainiennes ont signalé une attaque massive de drones et de missiles russes pendant la nuit. M. Zelensky, dans un article publié sur X, a écrit que les forces russes ont lancé quelque 250 drones de frappe et 14 missiles balistiques pendant la nuit, causant des dégâts dans les régions ukrainiennes d’Odessa, Vinnytsia, Soumy, Kharkiv, Donetsk, Kiev et Dnipro.
« Chaque attaque de ce type renforce la certitude que c’est Moscou qui est à l’origine de la prolongation de la guerre. L’Ukraine a proposé un cessez-le-feu à de nombreuses reprises, qu’il s’agisse d’un cessez-le-feu total ou d’un cessez-le-feu aérien. Tout cela a été ignoré », a écrit M. Zelensky.
Le dirigeant ukrainien a déclaré qu’il attendait de nouvelles sanctions contre la Russie par les États-Unis, l’Europe et les autres soutiens internationaux de Kiev.
Chris Summers a contribué à la rédaction de cet article.
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