Guerre en Ukraine : Vladimir Poutine déclare un cessez-le-feu de Pâques, Volodymyr Zelensky accuse la Russie de poursuivre ses attaques

La Russie a annoncé une trêve unilatérale à Pâques, alors que les États-Unis font de plus en plus pression pour que les négociations de paix avec l'Ukraine aboutissent

Par Tom Ozimek
20 avril 2025 19:47 Mis à jour: 21 avril 2025 01:37

Le président russe Vladimir Poutine a déclaré samedi un cessez-le-feu unilatéral de Pâques en Ukraine, ordonnant aux forces russes de cesser leurs opérations de combat à partir de 18 heures, heure de Moscou, jusqu’à dimanche minuit, selon le Kremlin.

« Guidé par des considérations humanitaires, le côté russe déclare une trêve de Pâques », a annoncé M. Poutine lors d’une réunion au Kremlin avec le chef de l’état-major général Valery Gerasimov, selon un communiqué traduit publié sur la chaîne Telegram officielle du Kremlin le 19 avril. Il a ajouté que les troupes russes devaient rester prêtes à repousser toute violation potentielle par les forces ukrainiennes.

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a qualifié cette annonce de fallacieuse, évoquant la poursuite des attaques russes. « À 17 h 15, des drones de combat russes ont été détectés dans notre ciel », a-t-il fait savoir dans un message publié sur les médias sociaux, ajoutant que les forces ukrainiennes restaient actives dans les régions russes de Koursk et de Belgorod.

L’annonce du cessez-le-feu de Pâques intervient alors que les efforts diplomatiques menés par les États-Unis pour mettre fin à la guerre se trouvent à un tournant décisif, la frustration grandissant à Washington face à l’absence de progrès.

Le président Donald Trump, qui s’était engagé pendant sa campagne à négocier une fin rapide du conflit après son élection, a déclaré vendredi qu’il abandonnerait complètement les efforts de médiation à moins que les deux parties ne montrent des signes d’engagement véritable dans les jours qui suivent.

« Si, pour une raison quelconque, l’une des deux parties rend les choses très difficiles, nous [leur] dirons simplement : ‘Vous êtes idiots, vous êtes des imbéciles, vous êtes des gens horribles’, et nous passerons à autre chose », a déclaré M. Trump lors d’une cérémonie à la Maison-Blanche. « Mais j’espère que nous n’aurons pas à le faire. »

Plus tôt dans la journée, le secrétaire d’État, Marco Rubio, a averti que les États-Unis envisageaient de se retirer des négociations, à la suite de ses réunions à Paris avec des responsables européens et ukrainiens.

« Nous devons déterminer très rapidement – et je parle de quelques jours – si cela est faisable dans les prochaines semaines », a-t-il fait savoir à la presse.

Les remarques de M. Rubio reflètent le sentiment croissant au sein de l’administration Trump que la poursuite de l’engagement des États-Unis dans les pourparlers de paix pourrait être futile si aucune percée n’émerge rapidement.

Alors que les négociations entre les responsables russes et américains restent actives – à la fois par les canaux diplomatiques et par l’intermédiaire d’envoyés spéciaux -, les accords concrets restent difficiles à obtenir. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a reconnu vendredi que les contacts diplomatiques étaient « assez compliqués », ajoutant que « la Russie est déterminée à résoudre ce conflit, à garantir ses propres intérêts et est ouverte au dialogue ».

Moscou continue d’exiger des conditions très strictes pour tout règlement, notamment la reconnaissance de sa souveraineté sur quatre régions ukrainiennes occupées et la garantie que l’Ukraine n’adhérera jamais à l’OTAN. Kiev et nombre de ses alliés européens, ainsi que certains responsables de l’administration Trump, ont rejeté ces exigences, estimant qu’elles équivalaient à une capitulation.

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergey Lavrov, a confirmé le 14 avril que les discussions avec les États-Unis se poursuivent, mais que même les paramètres de base d’un accord de cessez-le-feu n’ont pas encore été convenus.

Malgré l’impasse, le vice-président JD Vance a fait preuve d’un optimisme prudent vendredi lors d’une visite à Rome, affirmant que Washington pense « qu’il y a des choses intéressantes à rapporter » des dernières 24 heures de négociations et que l’administration Trump se sent « optimiste sur le fait que nous pouvons, espérons-le, mettre un terme à cette guerre […] ».

Entre-temps, Kiev a cherché à renforcer ses liens avec Washington par le biais d’un pacte de coopération économique. Le 17 avril, les autorités ukrainiennes ont annoncé la signature d’un mémorandum avec les États-Unis sur le développement conjoint des ressources minérales de l’Ukraine, une initiative que M. Trump a qualifiée de voie vers la paix en alignant les intérêts économiques des États-Unis sur l’avenir de l’Ukraine dans l’après-guerre.

Le secrétaire au Trésor, Scott Bessent, a fait savoir en début de semaine que l’accord restait « en grande partie ce que nous avions convenu précédemment » et que les détails étaient encore en train d’être finalisés.

L’accord envisagé pourrait permettre aux États-Unis d’accéder aux minéraux essentiels de l’Ukraine tout en créant un fonds d’investissement destiné à soutenir la reconstruction du pays après la guerre.

Le Premier ministre ukrainien, Denys Shmyhal, devrait se rendre à Washington la semaine prochaine pour finaliser l’accord.

La guerre, qui en est à sa quatrième année, continue de faire des ravages. Les accusations de violation de la trêve, notamment en ce qui concerne le cessez-le-feu de la mer Noire négocié par les États-Unis et le moratoire sur les attaques des infrastructures énergétiques, ont également mis à l’épreuve le niveau de confiance entre les parties belligérantes.

Adam Morrow a contribué à la rédaction de cet article.

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