Benyamin Netanyahou accuse les Premiers ministres Starmer et Carney et le président Macron d’être du « mauvais côté de l’histoire »

Le Premier ministre israélien a fait ces commentaires après que deux membres du personnel de l'ambassade israélienne ont été mortellement abattus alors qu'ils quittaient un événement au Musée juif de la capitale à Washington le 21 mai

Par Chris Summers
24 mai 2025 17:31 Mis à jour: 25 mai 2025 03:00

Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a accusé les dirigeants britannique, français et canadien d’être « du mauvais côté de l’histoire » après leur publication d’une déclaration commune le 19 mai appelant à la fin de la dernière offensive israélienne dans la bande de Gaza.

M. Netanyahou, dans une déclaration vidéo publiée jeudi sur la plateforme de médias sociaux X, a déclaré que les dirigeants « encourageaient le Hamas à continuer à se battre pour toujours ».

« Vous ne serez pas surpris d’apprendre que le Hamas a remercié le président Macron et les Premiers ministres Starmer et Carney d’avoir exigé qu’Israël mette fin immédiatement à sa guerre à Gaza », a déclaré M. Netanyahou.

« Le Hamas a eu raison de les remercier, car en formulant leur demande – assortie d’une menace de sanctions contre Israël, contre Israël, pas contre le Hamas – ces trois dirigeants ont en réalité déclaré qu’ils voulaient que le Hamas reste au pouvoir. »

M. Netanyahou a déclaré que si l’armée israélienne mettait fin à l’offensive, « l’armée des meurtriers de masse » du groupe terroriste du Hamas survivrait et finirait par répéter le massacre du 7 octobre 2023, au cours duquel 1200 Israéliens ont été tués et 250 pris en otage. Parmi ces otages, 58 sont toujours aux mains du Hamas, dont seulement 23 seraient encore en vie.

Le Premier ministre israélien a déclaré : « Je dis au président Macron, au Premier ministre Carney et au Premier ministre Starmer : lorsque des meurtriers de masse, des violeurs, des tueurs d’enfants et des kidnappeurs vous remercient, vous êtes du mauvais côté de la justice. Vous êtes du mauvais côté de l’humanité et du mauvais côté de l’histoire. »

M. Netanyahou a fait ces remarques après que deux membres du personnel de l’ambassade israélienne, Yaron Lischinsky et Sarah Milgrim, ont été mortellement abattus alors qu’ils quittaient un événement au Musée juif de Washington le 21 mai.

En annonçant les charges jeudi, les autorités fédérales américaines ont fait savoir que le suspect Elias Rodriguez, 31 ans, avait dit aux policiers qui l’ont arrêté : « Je l’ai fait pour la Palestine, je l’ai fait pour Gaza. »

On a entendu Rodriguez crier « Libérez la Palestine » lors de son arrestation.

Faisant référence à l’incident survenu à Washington, M. Netanyahou a déclaré : « Un terroriste brutal a tiré de sang-froid sur un jeune et beau couple. »

Des personnes en deuil se rassemblent pour une veillée devant la Maison-Blanche le 22 mai 2025 à Washington, DC. La veillée est organisée pour les victimes de la fusillade du Musée juif de la capitale mercredi soir. Deux membres du personnel de l’ambassade d’Israël, Yaron Lischinsky et Sarah Lynn Milgrim, ont été abattus après un événement au musée par un homme criant des slogans en faveur de la Palestine. (Kevin Dietsch/Getty Images)

Netanyahou : ce n’est pas un « crime aléatoire »

M. Netanyahou a déclaré qu’ils n’étaient pas victimes d’un « crime aléatoire ».

« Le terroriste qui les a cruellement abattus l’a fait pour une seule et unique raison : il voulait tuer des Juifs. Et tandis qu’on l’emmenait, il scandait : ‘Libérez la Palestine !’ », a-t-il ajouté.

Benyamin Netanyahou a affirmé que le Hamas était motivé par la haine des Juifs.

« S’ils pouvaient le faire sans conséquences, ces terroristes du Hamas auraient massacré jusqu’au dernier Juif sur Terre », a-t-il souligné.

Les commentaires de M. Netanyahou interviennent alors que la pression internationale sur Israël au sujet de la situation à Gaza s’accroît.

La Grande-Bretagne, la France et le Canada ont été rejoints cette semaine par plusieurs autres pays pour appeler Israël à mettre fin à son offensive à Gaza et à autoriser davantage d’aide humanitaire pour les quelque 2,3 millions de Palestiniens qui y vivent.

Le 20 mai, la représentante de l’UE aux affaires étrangères, Kaja Kallas, a déclaré que le bloc réexaminait son accord d’association avec Israël, qui comprend des dispositions de libre-échange, en raison de la situation « catastrophique » dans la bande de Gaza.

Elle a déclaré aux journalistes que « la pression est nécessaire pour changer la situation ».

Dans sa déclaration de jeudi, M. Netanyahou a rejeté les critiques et a souligné que les médias internationaux répandaient des mensonges.

Mardi, Tom Fletcher, le sous-secrétaire général de l’ONU aux affaires humanitaires, a fait savoir à la BBC qu’il craignait que 14.000 bébés ne meurent dans les prochaines 48 heures si l’aide ne leur parvenait pas.

Netanyahou a déclaré : « Il y a quelques jours, un haut responsable de l’ONU a affirmé que 14.000 bébés palestiniens allaient mourir en 48 heures. Vous voyez, de nombreuses institutions internationales se rendent complices de la propagation de ce mensonge. »

M. Netanyahou a déclaré que les personnes qui affirmaient qu’Israël affamait les enfants palestiniens avaient « adhéré à la propagande du Hamas ».

Shuruq Ayyad nourrit sa fille de 12 ans, Rahaf, qui souffre de malnutrition, dans une école transformée en refuge à al-Rimal, dans le centre de la ville de Gaza, le 4 mai 2025. (OMAR AL-QATTAA/AFP via Getty Images)

Il a indiqué que depuis le 7 octobre 2023, Israël a envoyé 92.000 camions d’aide à Gaza, contenant 1,8 million de tonnes d’aide, ce qui, selon lui, est suffisant pour nourrir tout le monde sur le territoire.

M. Netanyahou a affirmé que le Hamas avait volé l’aide, en prenant une « énorme partie » pour lui-même et en vendant le reste « à des prix exorbitants » aux Gazaouis.

« Ils ont ensuite utilisé l’argent volé pour recruter de nouveaux terroristes afin de poursuivre leur guerre contre Israël », a-t-il ajouté.

Consultation avec « nos alliés américains »

M. Netanyahou a fait savoir qu’il avait consulté « [leurs] alliés américains » et que « ensemble, [ils ont] conçu un mécanisme pour atteindre cet objectif ».

Il a déclaré : « Les entreprises américaines distribueront la nourriture directement aux familles palestiniennes. Elles le feront dans des zones sécurisées par notre armée. Cela nous permettra d’atteindre notre objectif de détruire le Hamas tout en permettant à l’aide d’atteindre la population civile. »

Il a ajouté que les premières zones de distribution seraient montées à Gaza dans les prochains jours, indiquant que le plan était de créer de grandes zones de sécurité dans le sud de Gaza.

« La population palestinienne s’y déplacera pour sa propre sécurité – tandis que nous mènerons des combats dans d’autres zones – et y recevront de l’aide humanitaire sans interférence du Hamas », a ajouté M. Netanyahou.

L’ambassadrice par intérim des États-Unis auprès de l’ONU, Dorothy Shea, a déclaré au Conseil de sécurité plus tôt ce mois-ci que Washington travaillait avec Israël pour permettre à la Fondation humanitaire pour Gaza de commencer à travailler sur le territoire d’ici la fin du mois.

Les Nations Unies s’opposent au plan israélien. Le 19 mai, le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric, a déclaré que le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, « rejetait fermement tout déplacement forcé de la population palestinienne ».

Dans sa déclaration, M. Netanyahou a également semblé exclure une solution à deux États. Il a affirmé qu’un tel État ne serait jamais libéré du Hamas.

« Lorsqu’on crée un État palestinien, nous l’avons vu, les radicaux prennent le pouvoir. L’Iran les envoie, et ils prennent le pouvoir. Alors, ne nous dites pas : ‘Ce sera un État palestinien pacifique’. Ce ne sera pas le cas », a-t-il déclaré.

Le ministre britannique des forces armées, Luke Pollard, a déclaré à Sky News : « Je ne reconnais pas ce que le Premier ministre Netanyahou a dit à propos de cet événement horrible aux États-Unis », ajoutant qu’il souhaite voir « une enquête appropriée, comme nous le ferions en toute chose, pour garantir la justice pour les personnes qui ont été assassinées aux États-Unis ».

M. Pollard a déclaré que la Grande-Bretagne condamne le meurtre de diplomates mais, en même temps, le Royaume-Uni « ne devrait pas se soustraire à la nécessité d’assurer une paix durable à Gaza ».

Le ministre a appelé à la libération de tous les otages, à un cessez-le-feu et à ce que « l’aide à grande échelle » soit autorisée à entrer à Gaza.

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