Le 8ème sommet Choose France (Choisissez la France), évènement économique de prestige à Versailles destiné à attirer les investissements étrangers, devrait connaître un nouveau record cette année avec 20 milliards d’euros d’annonces, a révélé Emmanuel Macron vendredi.
Il y aura « plus d’une cinquantaine » de divulgations de projets, « et on passera le cap des vingt milliards d’euros », a déclaré le président français lors d’une interview à la presse régionale. Le record de 15 milliards d’euros de l’an dernier serait ainsi battu.
Les annonces devraient concerner des secteurs aussi divers que la technologie, la finance ou encore le tourisme.
La France vient d’être classée pour la sixième année consécutive premier pays européen pour les investissements étrangers par le cabinet EY, avec 1025 projets enregistrés en 2024 devant le Royaume-Uni (853) et l’Allemagne (608). Dans ces trois pays cependant, ce nombre de projets a reculé en un an, de 14% pour la France.
La France a déjà enregistré 109 milliards d’euros d’investissements privés, notamment étrangers, à horizon 2031, lors d’un sommet sur l’Intelligence artificielle en février.
Deux cents patrons attendus
Deux cents patrons (BYD, Blackstone, Goldman Sachs, Ikea, BASF, les fonds souverains du Golfe…) ont confirmé leur participation à Choose France, dont 19% viennent des États-Unis.

Depuis 2017, 178 projets, d’un montant total de 47 milliards d’euros ont été annoncés – dont « onze » seulement ont été abandonnés, selon Emmanuel Macron.
Le thème de cette année est « France, terre de créativité », avec deux séquences nouvelles, une sur le tourisme et l’autre sur l’audiovisuel.
Après s’être déroulé longtemps en janvier, au moment du Forum économique mondial de Davos, Choose France a lieu au château de Versailles chaque année en mai depuis 2022.
La présidence de la République explique que, « dans les décisions d’investissements que nous cherchons à attirer, la connaissance personnelle a beaucoup de valeur pour les patrons », qui apprécient « de pouvoir passer du temps de qualité avec les décideurs, dans un endroit magnifique ».
L’an dernier, plus de 345 entretiens ont eu lieu entre dirigeants d’entreprises et autorités françaises.
Emmanuel Macron est au centre du Sommet, avec quatre déplacements en lien avec celui-ci. Lundi matin, notamment, il se rendra dans la Meuse à l’usine Daimler Buses de Ligny-en-Barrois, dont la production évolue actuellement vers des bus hybrides et électriques.
À Versailles, il rencontrera des chefs d’entreprise sud-coréens, et participera à deux tables rondes en petit comité, sur les minerais stratégiques et l’intelligence artificielle, avant de présider le « dîner de travail » final.
Il rencontrera personnellement le magnat mexicain des affaires Carlos Slim, la présidente du constructeur automobile chinois BYD, Stella Li, et le patron de l’entreprise saoudienne Qiddiya.
« Etre premier (en Europe) (…) c’est vraiment le résultat de toutes les politiques mises en place depuis 2017 » pour les entreprises, vante l’Elysée.
La situation politique et financière plombe l’attractivité
Le cabinet de conseil en stratégie Kearney ne classe pour sa part la France qu’au 3e rang de l’attractivité en Europe, derrière le Royaume-Uni et l’Allemagne, et au 7e dans le monde (en recul d’une place cette année).
Il la juge « impactée par la dégradation accélérée de sa trajectoire budgétaire » et par « une situation politique aux équilibres précaires depuis la dissolution » décidée en juin par Emmanuel Macron.
Il rappelle surtout que, pour la 13ème année consécutive, les États-Unis sont premiers du classement.
Cependant, note le cabinet, « face à une situation macroéconomique jugée très instable » et plus encore depuis les annonces de hausses de droits de douane américains par Donald Trump, « l’Europe apparaît comme un fragile mais possible îlot de stabilité ».
Ainsi, 60% des hauts cadres du monde entier interrogés par le cabinet Kearney la voient comme leur premier choix d’investissement, un espoir pour le continent et pour la France.
Un impact limité et risqué ?
Malgré les annonces, la production industrielle française reste stagnante. « En mars 2024, le volume de production industrielle était identique à ce qu’il était en janvier 2010 », analyse Sylvain Bersinger du cabinet Asteres pour BFMTV. « Cela signifie que la productivité moyenne des emplois industriels diminue, ce qui peut être un signe inquiétant quant au niveau de gamme de l’industrie française si la tendance s’avérait durable », ajoute-t-il.
Au regard du nombre d’emplois créés par projet, la France (30) ne figure qu’à la 3ème place derrière l’Allemagne (48) et l’Espagne (125).
« Nous sommes très forts en termes de recherche et développement, activités moins intensives en emplois », souligne Emmanuel Macron dans l’interview. Toutefois, « derrière, cela crée de l’innovation en France », secteur « clé », explique le président.

Par ailleurs, pour attirer les investisseurs l’État français offre des subventions substantielles. « Pour convaincre par exemple le fabricant de batteries ProLogium d’installer son usine à Dunkerque, une subvention publique de 1,5 milliard d’euros a été proposée au groupe taïwanais », note BFMTV.
Les critiques pointent également les incitations fiscales dont le coût serait élevé au regard des retombées en matière d’emploi.

La dépendance croissante de l’économie française vis-à-vis des multinationales étrangères fragilise notre économie, les entreprises étrangères pouvant se désengager à tout moment.
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