En dévoilant sur une affiche les noms des professeurs absents pour l’Aïd, le directeur d’un établissement scolaire de Seine-Saint-Denis a déclenché une vaste polémique. Des parents d’élèves, habitants de la commune et des syndicats ont vivement dénoncé cet acte, pointant son caractère islamophobe. L’affiche a depuis été retirée et la situation s’est apaisée.
Le 5 juin dernier, le directeur de l’école élémentaire Angela-Davis de La Courneuve a affiché devant l’établissement un document manuscrit mentionnant l’absence, le lendemain, de huit enseignants. Il était précisé que ces absences était liée à un « motif religieux ». Étant donné que le 6 juin correspondait à la fête de l’Aïd el-Kébir, cette initiative a suscité l’indignation parmi le corps enseignant et les parents d’élèves.
Les huit professeurs concernés « profondément choqués »
Après avoir été informés de l’existence de cette affiche par les syndicats, les huit professeurs concernés ont été « profondément choqués, heurtés et extrêmement inquiets pour leur sécurité mais aussi pour la sécurité de l’école », a déclaré au micro de RTL une représentante du FSU SNUIPP (Syndicat National Unitaire des Instituteurs, Professeurs des Écoles et PEGC, affilié à la FSU). Mettant en avant un « contexte social et politique particulier », elle a déclaré : « On voit bien que les actes d’islamophobie sont une réalité sur notre territoire. »
« Mise en danger », « atteinte grave »
Ce mardi 17 juin, un communiqué dénonçant une « mise en danger » et « une atteinte grave à la vie privée et à la protection des agents » a été signé par quatre organisations syndicales d’enseignants en Seine-Saint-Denis (FSU, CGT, Sud et la CNT). L’intersyndicale a par ailleurs assuré que ces absences étaient parfaitement légales et autorisées par la hiérarchie.
Le fait que, sous les noms des professeurs, en bas de cette affiche, figurait l’inscription « fête religieuse », puis en dessous les mots « Débarquement de Normandie en 1944 », a été perçu par l’intersyndicale comme un « parallèle douteux ».
« Aucun problème avec le directeur », « il est accessible »
Si certains parents d’élèves ont également dénoncé les faits – un habitant estimant au micro de RTL que cela lui rappelait « des heures sombres de l’histoire » – d’autres ont au contraire été moins tranchants, considérant que le directeur d’école, qui avait simplement voulu informer les familles, avait fait preuve de maladresse.
« Même s’il n’a pas voulu offenser, peut-être que certains l’ont mal pris. Du coup, lui, il n’a pas pensé comme ça derrière et après, il s’est excusé », a rapporté auprès de la radio Natacha, une parente d’élève, qualifiant le directeur de l’établissement comme « très avenant ». Sanela, la mère d’un enfant de CP, a assuré dans les colonnes du Parisien ce mardi « ne rien savoir » de cette affaire, certifiant n’avoir « aucun problème avec le directeur » qu’elle décrit comme « accessible » et « avec qui ça se passe bien ».
Le 11 juin dernier, le député (LFI) de la Seine-Saint-Denis Aly Diouara a de son côté saisi le procureur de la République et le recteur de Créteil, via la procédure de l’article 40, réclamant « une enquête administrative »
Bien que l’affiche ne soit finalement restée en place qu’une heure, ce mercredi 18 juin, au cours d’une réunion tenue au sein de l’établissement, des parents ont tout de même sollicité la présence des forces de l’ordre afin d’assurer la sécurité à l’entrée de l’école, et ce dès le lendemain. Quant au directeur, il est actuellement « en arrêt », une absence qui doit se prolonger jusqu’au 1er juillet inclus, comme l’indique une affiche apposée sur la devanture de l’école, selon le quotidien francilien.
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