L’affiche illustrant un colloque sur la gestation pour autrui (GPA), événement organisé au sein de l’université Paris-Panthéon-Assas et programmé à la mi-juin, a provoqué la polémique. Elle a depuis été retirée par la direction de la faculté, qui a assuré ne pas avoir été consultée dans cette affaire.
Une peinture de l’Annonciation a été choisie pour illustrer l’affiche d’un colloque portant sur la GPA, qui se tiendra le 10 juin prochain à l’université Paris-Panthéon-Assas. Elle a provoqué la colère de nombreux internautes sur la Toile, dont plusieurs personnalités. Celles-ci ont dénoncé un détournement puisque l’affiche sous-entend que la Vierge Marie a eu recours à la GPA pour mettre au monde Jésus.
« C’est une provocation blessante et une erreur »
L’affiche du colloque, intitulé « Les nouvelles résistances à la gestation pour autrui », détourne la scène de l’Annonciation – célèbre tableau de Fra Angelico – où l’Ange Gabriel annonce à Marie qu’elle donnera naissance à Jésus.
Bonjour @AssasUniversite @CERCRID_UMR5137 @CERSA_CNRS C’est une provocation blessante et une erreur : Marie est VRAIMENT la mère de Jésus. Elle l’a conçu, porté, mis au monde, nourri, élevé et elle vivait même encore avec lui quand il avait plus de 30 ans. Rien à voir avec la GPA pic.twitter.com/6QmhdcGVn6
— Abbé Pierre Amar (@abbeamar) June 2, 2025
Nombreux sont ceux qui ont critiqué l’utilisation de cette scène biblique pour illustrer ce colloque, y voyant une provocation choquante. « Cette affiche est une énième insulte faite à tous les catholiques pour promouvoir, au sein d’une faculté de droit, le nouvel esclavage de la GPA que le code pénal interdit pourtant », a pointé sur X ce 2 juin la députée européenne Laurence Trochu.
S’adressant aux organisateurs de l’événement – c’est-à-dire l’université de droit Assas, le CERSA (Centre d’Études et de Recherches de Sciences Administratives et Politiques) et le CERCRID (Centre de Recherches Critiques sur le Droit), qui sont deux centres de recherche dépendant du CNRS – l’abbé Pierre Amar s’est lui aussi agacé sur le réseau social : « C’est une provocation blessante et une erreur : Marie est vraiment la mère de Jésus. Elle l’a conçu, porté, mis au monde, nourri, élevé et elle vivait même encore avec lui quand il avait plus de 30 ans. Rien à voir avec la GPA. »
Cette affiche est une énième insulte faite à tous les catholiques pour promouvoir, au sein d’une faculté de droit, le nouvel esclavage de la GPA que le code pénal interdit pourtant. @sbraconnier, comptez vous faire respecter la loi dans l’université que vous présidez ? pic.twitter.com/cA3IF7ZFv7
— Laurence Trochu (@LaurenceTrochu) June 2, 2025
« Une insulte à l’intelligence et à la foi »
Olivia Maurel, issue d’une gestation pour autrui et aujourd’hui fervente opposante à cette pratique, s’est également dit choquée par « cette récupération blasphématoire ». « Comparer la GPA à la maternité de Marie, c’est une insulte à l’intelligence et à la foi. Marie n’a pas ‘loué son utérus’. Elle a porté, mis au monde et élevé son fils. Elle est sa mère, pas une esclave reproductive », a ajouté l’auteure du livre « Où es-tu maman ? » publié aux éditions du Rocher, avant de conclure : « La GPA, elle, c’est l’abandon programmé, la mise à prix du corps féminin et la fabrication d’enfants sur commande. »
Cette pratique – qui consiste à implanter un embryon dans l’utérus d’une femme en vue de remettre l’enfant à un couple ou à une personne seule – demeure interdite en France.
Le président de l’université demande aussitôt le retrait de l’affiche
Suite à cette polémique, le président de l’université Paris-Assas, Stéphane Braconnier, a réagi ce mercredi matin sur son compte LinkedIn. Il y explique que la manière dont a été faite la promotion d’une rencontre universitaire consacrée à la GPA, « a pu légitimement heurter ou choquer, à l’intérieur et à l’extérieur de l’Université ».
Stéphane Braconnier a par ailleurs regretté le « choix inutilement provocateur du support de communication utilisé pour cette rencontre, conçu hors de l’université et qui n’a pas été soumis, en amont, à la direction de la communication, ni formellement autorisé en aval ».
« À notre demande, cette affiche a donc été immédiatement remplacée sur les sites internet sur lesquels l’Université a autorité », a conclu le président de l’université parisienne, qui a demandé que « le logo et toute mention » de l’établissement soient retirés des supports qui ne dépendent pas de l’université.
Quatre intervenants dont trois juristes
Ce colloque, qui se tiendra le 10 juin prochain, a pour objectif d’analyser les différentes actions juridiques engagées contre la GPA, en France comme à l’international. Parmi les quatre personnes qui interviendront figurent les juristes Daniel Borrillo et Thomas Perroud, auteurs de Penser la GPA aux éditions L’Harmattan.
De même Benjamin Moron-Puech, le secrétaire général de l’association Alter Corpus, qui vise à défendre et promouvoir les droits des minorités corporelles, sera également présent. Caroline Mécary, avocate au barreau de Paris et candidate aux législatives de 2022 sous l’étiquette Nupes, interviendra lors du colloque. Elle est notamment connue pour sa défense des droits des familles homoparentales.
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