Le Royaume-Uni, l’Australie, le Canada, la Nouvelle-Zélande et la Norvège ont annoncé mardi des sanctions contre deux ministres israéliens d’extrême droite, accusés d’« incitation à la violence » contre les Palestiniens, une démarche « condamnée » par Washington.
Itamar Ben Gvir et Bezalel Smotrich « ont incité à une violence extrémiste et à de graves violations des droits humains des Palestiniens » en Cisjordanie, dénoncent les ministres des Affaires étrangères de ces pays dans un communiqué commun.
Prôner « le déplacement forcé de Palestiniens et la création de nouvelles colonies israéliennes est effroyable et dangereux », ont-ils ajouté, parlant d’actions « inacceptables ».
Ces deux figures politiques israélienne sont désormais frappées d’une interdiction de voyager dans tous ces pays. Leurs avoirs éventuels sont gelés au Royaume-Uni, au Canada et en Australie.
Condamnation des sanctions par les Etats-Unis et Israël
Les États-Unis ont « condamné » mardi ces sanctions. Disant « rejeter toute notion d’équivalence », le secrétaire d’État américain Marco Rubio, cité dans un communiqué, a appelé les partenaires de Washington à « ne pas oublier qui est le véritable ennemi », le Hamas palestinien, responsable de l’attaque contre Israël du 7 octobre 2023.
« Les États-Unis demandent instamment l’annulation des sanctions et se tiennent au côté d’Israël », a-t-il ajouté.
Le gouvernement israélien a condamné ces sanctions avant même leur annonce officielle.
« Il est scandaleux que des représentants élus et des membres du gouvernement soient soumis à ce type de mesures », a déclaré le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, lors d’une conférence de presse.

Des mesures concentrées sur la Cisjordanie et Gaza
Les mesures annoncées mardi se concentrent sur la Cisjordanie, où la colonisation ne cesse de progresser. « Mais bien sûr, cela ne peut être considéré indépendamment de la catastrophe à Gaza. Nous restons consternés par les immenses souffrances des civils, y compris le refus de l’aide » humanitaire de base, écrivent les cinq ministres dans le communiqué.
« Il ne doit pas y avoir de transfert illégal de Palestiniens de Gaza ou de Cisjordanie, ni de réduction du territoire de la bande de Gaza », écrivent également les ministres.
« La situation à Gaza est catastrophique. Des membres du gouvernement israélien justifient le fait qu’une population affamée, qui a déjà tout perdu, soit en plus privée d’accès à la nourriture, à l’eau et aux médicaments », a également déclaré mardi le Premier ministre norvégien Jonas Gahr Støre.
La solution à deux États
Les cinq ministres rappellent leur attachement à une solution à deux États, « le seul moyen de garantir la sécurité et la dignité des Israéliens et des Palestiniens » et renouvellent leur condamnation de l’attaque sans précédent du Hamas sur Israël le 7 octobre 2023.
Les propos des deux ministres visés par les sanctions sont régulièrement condamnés au sein de la communauté internationale.

De nouvelles colonies en Cisjordanie et des déplacement de Palestiniens
En mai, Bezalel Smotrich, ministre des Finances, avait annoncé la création de 22 nouvelles colonies juives en Cisjordanie occupée. Il a à plusieurs reprises manifesté son soutien à une annexion totale de la Cisjordanie par Israël.
Il est un fervent partisan du plan du président américain Donald Trump de déplacer de force les Palestiniens hors de la bande de Gaza et a récemment déclaré que « Gaza sera totalement détruite ».
Des prières juives sur l’esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est
De son côté, Itamar Ben Gvir avait déclenché un tollé international après avoir participé l’été dernier à une prière avec plusieurs centaines de fidèles juifs sur l’esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est, troisième lieu saint de l’islam.
Formé en décembre 2022 grâce à l’appui de formations ultraorthodoxes et de partis d’extrême droite, le gouvernement de M. Netanyahu est l’un des plus à droite de l’histoire d’Israël.
La colonisation de la Cisjordanie s’est nettement intensifiée sous le gouvernement actuel en particulier depuis le début de la guerre déclenchée par l’attaque du 7 octobre.
En Cisjordanie, entre janvier et avril, « les colons extrémistes ont perpétré plus de 1900 attaques contre des civils palestiniens », indique le ministère des Affaires étrangères britannique dans son communiqué.
Le Royaume-Uni a durci le ton envers Israël depuis l’intensification de son offensive à Gaza au printemps.
Londres a annoncé en mai suspendre les négociations bilatérales pour un accord de libre-échange, convoqué l’ambassadrice israélienne et annoncé de nouvelles sanctions contre des colons en Cisjordanie.
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