La Russie et l’Ukraine ont tenu vendredi à Istanbul leurs premiers pourparlers de paix directs depuis mars 2022 et ont convenu d’échanger un millier de prisonniers de guerre chacune.
Plus tôt, le secrétaire d’État américain Marco Rubio a déclaré qu’il n’avait pas de « grandes attentes » concernant les pourparlers et qu’il n’y aurait pas d’avancée sur l’accord de cessez-le-feu à moins d’une rencontre directe entre le président américain Donald Trump et le président russe Vladimir Poutine.
Vendredi, M. Trump a déclaré à des journalistes à Abu Dhabi qu’une rencontre avec M. Poutine aurait lieu « dès qu[‘ils pourron[t] l’organiser ».
« Je pense qu’il est temps pour nous de le faire », a-t-il ajouté.
M. Trump a ensuite déclaré aux journalistes : « Lui [M. Poutine] et moi allons nous rencontrer, et je pense que nous résoudrons le problème, ou peut-être pas. Au moins, nous le saurons. Et si nous ne le résolvons pas, ce sera très intéressant ».
Vendredi, une délégation ukrainienne, dirigée par le ministre de la Défense Rustem Umerov, s’est assise face à une équipe russe dirigée par l’assistant présidentiel de M. Poutine, Vladimir Medinsky.
À l’issue des discussions, qui ont duré moins de deux heures, M. Umerov a déclaré à la BBC : « Nous avons discuté de la question du cessez-le-feu. Et de la question de l’échange [de prisonniers]. Le résultat est l’échange de 1000 personnes contre 1000. C’est le résultat de notre réunion. »
M. Medinsky a confirmé l’échange de prisonniers de guerre, qui serait le plus important depuis que la guerre a éclaté en février 2022. Il a ajouté que les deux parties avaient également convenu de présenter des propositions détaillées en vue d’un cessez-le-feu.
M. Poutine a rejeté l’offre du président ukrainien, M. Zelensky, de mener des discussions directes dans la capitale turque, Ankara, cette semaine.
M. Zelensky s’est envolé pour Ankara jeudi, mais M. Poutine ayant décidé de ne pas venir, le dirigeant ukrainien a renoncé à participer aux pourparlers de visu.
Les pourparlers doivent maintenant avoir lieu à Istanbul, mais M. Zelensky a affirmé que la délégation russe qui rencontrerait les négociateurs ukrainiens – dirigés par le ministre de la Défense de Kiev, Rustem Umerov – ne comprenait « personne susceptible de prendre des décisions ».
Il a toutefois précisé que la réunion de vendredi avait pour but de « tenter au moins de faire les premiers pas vers la désescalade, les premiers pas vers la fin de la guerre, à savoir un cessez-le-feu ».
Avant les pourparlers, M. Zelensky a accusé Moscou de ne pas prendre la paix au sérieux et a qualifié la délégation russe d’« accessoire de théâtre ».
En début de semaine, M. Trump, qui s’est rendu en Arabie saoudite, au Qatar et aux Émirats arabes unis, a fait savoir qu’il était prêt à faire un détour par la Turquie pour participer à des pourparlers directs.
S’adressant aux journalistes à bord d’Air Force One le 14 mai, lors de sa tournée au Moyen-Orient, M. Trump a affirmé que M. Poutine souhaitait qu’il assiste à la réunion en Turquie.
« Je ne sais pas s’il viendra. Je sais qu’il aimerait que je sois là. Et c’est une possibilité », a ajouté M. Trump.
M. Trump a déclaré : « Je ne crois pas qu’il se passera quoi que ce soit, que cela vous plaise ou non, tant que [M. Poutine] et moi-même ne nous serons pas rencontrés […]. Mais nous allons devoir résoudre ce problème parce que trop de gens meurent. »
Jeudi, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a annoncé que M. Poutine ne comptait pas se rendre en Turquie dans les prochains jours.
Vendredi, interrogé sur la possibilité d’une rencontre entre M. Trump et M. Poutine, M. Peskov a déclaré aux journalistes que des entretiens de haut niveau étaient « certainement nécessaires ».
Sur le site web du Kremlin, un communiqué indiquait que M. Poutine avait tenu une réunion jeudi avec des membres du groupe de négociation russe, qui comprenait l’assistant présidentiel Vladimir Medinsky et le vice-ministre des Affaires étrangères Mikhaïl Galouzine.
Vladimir Poutine définit la « position de négociation »
Le communiqué disait : « Le président [Poutine] a résumé les résultats de la réunion, fixé les tâches et défini la position de négociation de la délégation russe à Istanbul. »
Dans une brève déclaration, M. Medinsky a indiqué : « La tâche de ces négociations directes avec l’Ukraine est d’établir une paix à long terme tôt ou tard en éliminant les causes profondes de ce conflit. »
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a rencontré M. Zelensky à Ankara jeudi, et le dirigeant ukrainien devait ensuite se rendre en Albanie pour une réunion des dirigeants européens.
Le Premier ministre britannique Keir Starmer, qui se trouve déjà en Albanie, a déclaré : « Un seul pays a déclenché ce conflit, c’est la Russie. C’est Poutine. Il n’y a qu’un seul pays qui fait obstacle à la paix, c’est la Russie. C’est Poutine. »
La guerre a tué des dizaines de milliers de soldats des deux côtés, et un nombre non précisé de civils ukrainiens.
La Russie a unilatéralement déclaré un cessez-le-feu de trois jours du 8 mai au 10 mai pour coïncider avec le 80e anniversaire du jour où l’Allemagne nazie a été vaincue pendant la Seconde Guerre mondiale, connu en Russie sous le nom de « Jour de la Victoire ».
Mais les combats ont repris la semaine dernière, et l’Ukraine a signalé avoir subi de nouvelles attaques de drones russes cette semaine.
Vendredi matin, l’armée de l’air ukrainienne a annoncé qu’un de ses avions de chasse F-16 fournis par les États-Unis s’était écrasé, bien que le pilote soit parvenu à s’éjecter sain et sauf.

« Selon les données préliminaires […], une situation inhabituelle s’est produite à bord. Le pilote a éloigné l’appareil de l’agglomération et s’est éjecté avec succès », a informé l’armée de l’air ukrainienne sur sa chaîne Telegram.
C’est la deuxième fois que Kiev perd un F-16 depuis qu’il a commencé à recevoir ces avions l’année dernière, dans le cadre d’un accord approuvé par l’ancien président américain Joe Biden.
En août 2024, un F-16 s’est écrasé et le pilote a été tué lors d’une frappe aérienne russe.
Avec Associated Press et Reuters
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