La Chine en état d’alerte alors que l’OTAN augmente ses dépenses militaires

Le PCC a critiqué la volonté de l'alliance d'augmenter les budgets militaires à 5 % du PIB

Par Emel Akan
27 juin 2025 09:52 Mis à jour: 27 juin 2025 16:27

AMSTERDAM — Alors que les dirigeants de l’OTAN se réunissaient cette semaine aux Pays-Bas pour dévoiler un engagement historique visant à augmenter les dépenses de défense, Pékin observait anxieusement la situation depuis l’autre bout du monde.

Le régime communiste chinois a publié une série de déclarations accusant l’OTAN d’« attiser la confrontation » et remettant en question les intentions de l’alliance.

Lors du sommet de cette année, les alliés de l’OTAN ont convenu d’augmenter considérablement leurs objectifs de dépenses de défense pour les porter à 5 % du produit intérieur brut (PIB), ce qui représente une augmentation significative par rapport à l’objectif de référence de 2 % fixé lors du sommet du Pays de Galles en 2014.

Lors du sommet, le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, a tiré la sonnette d’alarme concernant le soutien apporté par Pékin à la Russie, l’accélération de son renforcement militaire et la menace croissante d’une éventuelle invasion chinoise de Taïwan.

Le Parti communiste chinois (PCC) a critiqué la volonté de l’OTAN d’augmenter les dépenses de défense à 5 % du PIB.

« Les pays de l’OTAN représentent déjà 55 % des dépenses militaires mondiales totales en 2024. Pourtant, ils sont toujours tenus d’augmenter leurs investissements dans la défense à 5 % du PIB afin de construire une ‘Otan plus meurtrière’ », a déclaré Guo Jiakun, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, lors d’une conférence de presse le 26 juin.

« Quel est exactement l’objectif de l’OTAN derrière tout ça ? »

Le régime semble avoir été déstabilisé par la détermination militaire croissante de l’OTAN et le renforcement de ses liens avec les pays de la région indopacifique ces dernières années, M. Guo accusant l’alliance d’avoir une « mentalité de guerre froide ».

Ces dernières années, l’OTAN a adopté une position ferme face à la menace croissante de la Chine.

Lors d’une conférence de presse clôturant le sommet de l’OTAN le 25 juin, M. Rutte a déclaré que l’augmentation des dépenses de défense était motivée non seulement par une demande du président Donald Trump, mais aussi par la nécessité, citant la menace à long terme que représente la Russie, la montée en puissance de nouveaux adversaires et les préoccupations croissantes concernant « l’impressionnant renforcement militaire » de la Chine.

S’exprimant lors du forum public organisé le premier jour du sommet, M. Rutte a également décrit Pékin comme une menace émergente pour l’OTAN.

« Ils pourraient vouloir utiliser leurs capacités militaires à l’avenir. Et nous connaissons les risques que nous courons avec Taïwan », a-t-il déclaré.

M. Rutte a suggéré que si les tensions s’intensifiaient dans la région Asie-Pacifique, le dirigeant chinois Xi Jinping pourrait rappeler à « son jeune collègue du Kremlin » le soutien indéfectible de la Chine à la Russie et contraindre Moscou à maintenir l’attention de l’Occident sur la guerre en Ukraine.

En réponse, M. Guo a accusé l’OTAN d’« inciter à la confrontation ». Il a affirmé que certains membres de l’OTAN cherchaient des excuses pour justifier l’augmentation des dépenses militaires et l’expansion de la présence de l’alliance dans la région Asie-Pacifique.

Lors du sommet de La Haye, les membres de l’OTAN ont convenu d’allouer au moins 3,5 % de leur PIB annuel aux besoins essentiels de défense d’ici 2035.

En outre, les pays membres consacreront chaque année 1,5 % supplémentaire de leur PIB à des investissements dans les infrastructures critiques, la cybersécurité, la préparation civile et l’innovation, ainsi qu’au renforcement de la base industrielle de défense.

Selon Donald Trump, investir dans les infrastructures critiques signifie également mettre en place des chaînes d’approvisionnement sécurisées pour produire les minéraux essentiels au secteur de la défense.

« La crise ukrainienne a également mis en évidence l’urgence de reconstruire notre base industrielle de défense, tant aux États-Unis que parmi les nations alliées. Nous ne pouvons pas nous permettre de dépendre d’adversaires étrangers pour nos minéraux essentiels », a déclaré M. Trump lors d’une conférence de presse après le sommet.

La Chine domine les chaînes d’approvisionnement mondiales en terres rares, représentant 70 % de la production mondiale et près de 90 % de la capacité de traitement, selon un rapport publié en 2023 par l’institut d’études énergétiques d’Oxford.

Ces dernières années, le régime chinois a transformé cette domination en une arme stratégique contre d’autres pays.

En avril, Pékin a introduit des restrictions à l’exportation sur les éléments de terres rares, les métaux et les aimants essentiels en réponse aux droits de douane réciproques imposés par Donald Trump.

Pékin a renforcé les contrôles à l’exportation de sept éléments de terres rares – le samarium, le gadolinium, le terbium, le dysprosium, le lutétium, le scandium et l’yttrium -, mettant à rude épreuve les chaînes d’approvisionnement essentielles aux secteurs américains de la défense, de l’aérospatiale et de l’automobile.

Les dernières restrictions font suite à l’interdiction d’exportation de trois minéraux clés (l’antimoine, le gallium et le germanium) imposée en décembre 2024 en représailles aux restrictions technologiques prises par le président Joe Biden à l’encontre du régime communiste chinois.

Le président Trump a fait savoir que la Chine avait accepté de lever les restrictions à l’exportation d’aimants et d’éléments de terres rares essentiels après les négociations commerciales bilatérales qui se sont tenues à Londres début juin.

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