De nombreux exemples de dépérissements et de décès d’animaux de compagnie ont conduit la sénatrice Kristina Pluchet (LR) à interpeller le gouvernement sur les effets néfastes des éoliennes.
Elles fleurissent partout en France, réputées pour apporter une alternative écologique aux énergies fossiles ou nucléaires. Seulement, les éoliennes sont souvent implantées sur des terres agricoles et nombre d’éleveurs situés à proximité de ces géants métalliques disent en subir les inconvénients.
On savait que la présence des éoliennes constituait un facteur de mortalité pour les oiseaux, qui percutent fréquemment les pales, percevant mal les bruits des moteurs.
Moins de lait et une mortalité explosive
Depuis quelques années, des éleveurs font le constat d’un phénomène inquiétant, à l’image de France et Jean-Philippe Bourgois, éleveurs de chèvres depuis 17 ans à Vendegies-sur-Écaillon, dans le Nord. Alors que des éoliennes ont été installées près de leur ferme à l’été 2024, ils ont constaté dès août 2024, un changement de comportement des animaux.
« Mais tout a basculé en août 2024, raconte Lorraine Bourgois, la fille des éleveurs, sur Le Figaro. Il y a d’abord eu de violentes diarrhées, une baisse de 70 % de la production laitière ; 138 chèvres sont mortes en quelques mois. On a fait des tests à n’en plus finir, sans résultat concluant. Ni les vétérinaires, ni les experts n’ont trouvé quoi que ce soit. »
Le troupeau entier a dû être remplacé en moins d’un an. Pourtant, à l’hiver 2024, les Bourgois décident de déplacer quelques chèvres chez un ami, situé à 17 km de chez eux. Surprise, les chèvres qui ne produisaient plus que 0,8 litre de lait par jour, retrouvent leur production normale de 2,6 litres par jour.
« On s’est aperçu que chez nous, elles ne buvaient pratiquement plus dans l’abreuvoir, car elles prenaient un petit coup de jus en s’abreuvant, détaille Jean-Philippe Bourgois sur Le Figaro. J’ai fait venir deux géobiologues qui ont tous deux incriminé les courants vagabonds, dus aux éoliennes. Désormais, on a la contrainte de remplir six bassines en plastique toutes les deux heures trente. »
À Puceul, près de Nantes, Didier et Murielle Potiron racontent comment l’état de leurs bovins s’est dégradé après l’installation d’éoliennes en 2012. « On a perdu 450 animaux en dix ans », se désolent-ils. « Trente expertises scientifiques ont eu lieu sur cette période sans qu’aucune d’entre elles ne donne d’explication convaincante. » Un géobiologue découvre que les rivières souterraines qui passent sous l’exploitation agricole, coulent aussi sous les éoliennes, créant un champs électromagnétique perturbant pour les animaux.
En 2017, les éoliennes sont mises à l’arrêt pendant quatre jours seulement, et pourtant, les améliorations se font immédiatement sentir chez les vaches : « Les passages au robot de traite ont alors augmenté de 143 % et la production de lait de plus de 10 % en 4 jours, rapporte Didier Potiron. Les animaux, plus calmes, ne cherchaient plus à décrocher les instruments de traite. »
Le passage sur l’exploitation du Groupe permanent pour la sécurité électrique (GPSE), créé en 1999 par l’État et financé par les opérateurs électriques, a conclu : « Il existe une concomitance entre l’installation du site éolien et les troubles observés sur l’exploitation ».
Géobiologues et politiques en accord
Loire-Atlantique, Somme, Sarthe… les plaintes s’élèvent dans nombre de départements où s’implantent les éoliennes sur les exploitations agricoles. « On a eu Nozay en Loire-Atlantique. En Sarthe, un élevage de lapins est parti à cause d’hyperfréquences. Dans la Manche, des élevages ont été délocalisés car ils étaient trop près d’une ligne très haute tension. À un moment donné, par expérience, on voit que des élevages périclitent», alerte Olivier Ranchy, géobiologue à la chambre d’agriculture des Pays de la Loire et membre de la Confédération Nationale de Géobiologie sur Le Figaro. «Ce qu’on peut certifier, c’est qu’avant l’implantation des éoliennes, l’élevage n’avait pas de problème. Maintenant que les éoliennes ont été implantées, les performances de l’élevage ont changé. On voit les éoliennes, mais peut-être que ce sont les câbles ou le transformateur », suggère-t-il, rappelant la sensibilité accrue des animaux aux perturbations par rapport aux humains.
Face à la multiplicité de ces dégradations sur les exploitations d’élevage, la sénatrice Kristina Pluchet, elle-même agricultrice, a déposé une question écrite au gouvernement, à l’attention d’Annie Genevard, ministre de l’Agriculture. « Une enquête nationale menée à l’été 2023 et le rapport du Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (CGAAER), remis en janvier 2024, confirment la persistance de ces situations, souligne-t-elle. Le gouvernement envisage-t-il la création d’un fonds d’indemnisation pour les éleveurs confrontés à des pertes de production du fait de perturbations d’origine électromagnétique avérée ou fortement suspectée ? Plus largement, entend-il reconsidérer la place de l’élevage dans les études d’impact des projets d’énergies renouvelables ? »
Électricité ou élevage ? Il semblerait que les deux ne font pas bon ménage. Le couple Potiron a ainsi été contrait de vendre sa ferme à un céréalier. Ils habitent maintenant dans une maison voisine, Murielle Potiron étant devenue électrosensible, Didier gagne leur vie en tant que salarié agricole.
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